LA VIE DU
BOUDDHA
-
1. Naissance du Bouddha
2. Prise de consciences
3. Abandon des biens matériels
4. A la recherche de vérités
5. La voie du milieu
6. L'éveil, l'illumination
7. Son premier sermon à Sarnat
8. Retour au source
9. La mort de maître
10. La cérémonie funéraire
11. Nirvana
Naissance du Bouddha:
- L'histoire commence au milieu du Vlè
siècle avant J-C, dans un petit village du Népal qui a pour nom
Lumbini. C'est là, au printemps, qu'une jeune femme qui est
venue, à la fin de sa grossesse, rendre visite à sa mère,
comme le veut la tradition, est soudain prise de douleurs, s'allonge au pied
d'un arbre "Bodi" et donne le jour à un petit garçon.
- Elle le prénomme Siddhartha.
Lumbini: un arbre bodi, sous lequel
Bouddha serait né.
- Cette femme, qui s'appelle Mayadevi, est
l'épouse de Suddhodana, le modeste souverain du tout petit royaume de
Kosala, constitué par une confédération de tribus:
les Sakyas. Ce sont de paisibles agriculteurs qui peuplent la plaine fertile
qui s'étend au pied des premiers contreforts de l'Himalaya.
- Du château royal, vaste demeure bâtie sur
une colline, à côté de la bourgade de Kapilavastu. De la
terrasse du château, on découvre, durant les mois d'hiver et de
printemps, où le ciel est clair, un des plus beaux paysages du monde.
- Tout jeune, des précepteurs lui enseignent les
lettres, les sciences, les langues. Un brahmane l'initie à la
philosophie hindoue. Un officier lui apprend à monter à cheval,
à tirer à l'arc, à combattre avec la lance, le sabre et
l'épée. Les soirées sont consacrées à la
musique et, parfois, à la danse.
- La légende raconte que: après sa
naissance, son père a fait venir des quatre coins de son royaume les
huit voyants les plus célèbres. Les sept premiers ont
prédit un avenir brillant, heureux en tant que roi et successeur de son
père. Quant au huitième, le plus jeune, a dit qu'il quittera le
royaume. Très fâché, le roi ordonna d'enfermer ce
dernier.
- Prince est ce garçon. Princière est
donc son éducation. Cette vie le satisfait-elle ? C'est loin
d'être sûr. Le prince n'est pas âgé de vingt ans quand
il rencontre une charmante jeune fille qui se nomme Yashodara. Il en tombe
amoureux. Telle est du moins la version romantique de cet épisode. Quand
on sait que cette ravissante créature est sa cousine germaine, fille
d'un seigneur du voisinage, on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'agit
d'un mariage arrangé, comme cela se faisait à l'époque, et
se pratique toujours dans ce pays.
Les ruines du palais de Siddartha
- Pour les jeunes époux, on construit trois
petits palais: un de bois de cêdre pour l'hiver; un de marbre vein
pour l'été; un de briques pour la saison des pluies. Ils y
vivraient heureux s'ils avaient un enfant. Mais celui-ci se fait attendre.
C'est au bout de dix longues années seulement que nait un petit
garçon, qu'ils prénomment Rahula.
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Prise de consciences:
- Le roi est content. Voilà sa succession
assurée pour deux générations. Il se trompe: ni le mariage
ni la paternité n'ont apaisé, dans le coeur de son fils, la soif
d'une autre vie. De plus en plus souvent, il quitte l'un de ses trois
châteaux pour de longues promenades aux alentours. C'est là qu'il
fait quatre rencontres:
- -celle d'un vieillard qui marche avec peine;
- -celle d'un pestiféré couvert de bubons
purulents;
- -celle d'une famille en larmes qui transporte vers le
bûcher le cadavre d'un des siens,
- -celle enfin d'un biksou, un moine mendiant qui, un
bol à la main, quête sa nourriture, sans cesser de garder les yeux
baissés.
- Ce jour là, le jeune prince découvre
que, si sa condition le met à l'abri du besoin, rien ne le
protègera jamais de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Cette
quadruple rencontre va le marquer de façon
indélébile.
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Abandon des biens matériels
- Une nuit, il s'éveille en sursaut. Il va
trouver son serviteur, Chandaka, et lui demande de harnacher son cheval. Les
deux hommes galopent jusqu'à un bois proche du palais. Là,
Siddhartha dit à son serviteur: Prends mon manteau et mes bijoux,
emmène mon cheval et rentre au palais. Salue de ma part mon père,
ma femme et ma belle-mère. Dis-leur que je les quitte à
présent pour étudier la voie du salut. Mais dis-leur que je
reviendrai. Dis-leur aussi que je souhaite qu'ils ne soient pas tristes.
- A partir de cet instant, c'en est fini du prince
Siddhartha. Voici naître, dans la nuit, un religieux itinérant. Il a
à peine trente ans. Au matin, il lui reste une démarche à
accomplir, abandonner ses beaux vêtements de soie, et s'habiller comme un
pauvre. Avisant un chasseur qui porte une tenue faite d'un grossier tissu de
couleur ocre, il lui propose un échange insolite.
- Sans demander d'explication, l'homme accepte. Ayant
ainsi pris l'apparence d'un pauvre paysan, le prince part sur le sentier qui
descend vers l'Inde toute proche. Infatigable marcheur en quête d'absolu,
Siddhartha ne s'arrêtera plus... A partir de là, il est difficile
de suivre son itinéraire. Par petites étapes, il emprunte les
vallées qui descendent vers le Gange.
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A la recherche de vérités:
- Chemin faisant, il rencontre trois sages, dont il
devient successivement le disciple: un ermite, qui lui apprend les
règles de l'ascèse; un sage, qui lui enseigne une conduite de
vie; un célèbre brahmane enfin, qui lui montre qu'ici-bas tout
n'est qu'apparence
- Insatisfait, il quitte l'un après l'autre
chacun de ses maîtres en leur disant, avec tristesse: Vous ne vous
souciez pas de plus important: faire en sorte que l'homme devienne meilleur.
Trois fois, il s'est arrêté. Trois fois, il est reparti.
- Pendant six années encore, il va poursuivre sa
longue errance. Que cherche-t-il ? Il ne le sait pas lui-même. Pas
encore. Du moins, pas clairement. Jusqu'au jour où, ayant atteint le
Gange, à Patna, et l'ayant traversé, il parvient dans la ville de
Rajagriha. Cette petite capitale du royaume du Magadha est construite entre
cinq collines, qui forment une verdoyante cuvette où gazouillent des
eaux vives.
- Il y fait la connaissance du souverain local qui se
nomme Bimbisara. Celui-ci, qui deviendra un ami fidèle, lui propose de
s'installer sur la colline des vautours. Siddhartha y monte. Mais ce
belvédère est trop proche de la ville. Impossible d'y trouver la
paix. Il repart et atteint la cité de Gaya, où se dresse un
sanctuaire consacré à Vishnou, le protecteur, une des trois
divinités les plus importantes de l'hindouisme, avec Brahma, le
créateur, et Shiva, le destructeur.
- Hors de cette ville trop animée à son
goût, dont le temple est, aujourd'hui encore, un but de pélerinage
très fréquenté, Siddhartha découvre une petite
grotte. Elle est située à flanc de colline, dans un bois,
à trois heures de marche de la plus proche habitation.
- C'est là qu'il décide de s'installer. Si
l'on peut parler d'installation. Car il n'y a rien qu'une couche de feuillage.
Durant des jours et des jours, il va se soumettre à une ascèse
particulièrement rigoureuse: longues heures assis en tailleur, le buste
bien droit; strict contrôle de la respiration, jeûne des plus
stricts. Il avouera un jour: "J'en étais arrivé à ce
que la peau de mon ventre adhère à mon épine
dorsale". Siddhartha est près de mourir d'inanition.
- La légende dit aussi qu' à ce moment
là, Siddhartha semble avoir entendu
quelqu'un jouer un violon à trois cordes. Au début, étant
trop tendue, la corde s'est cassée dès qu'il commence à
jouer. Alors l'homme a desserré complètement la deuxième
corde. Trop détendue, il n'a pu jouer aucune note, aucune musique. Il
raccorde à nouveau pour la troisième fois en serrant jusqu'il
faut et commence à jouer.
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La voie du milieu:
- Trop fatigué, il a du mal à rester
assis et concentrer. Il se demande s'il a vraiment choisi la bonne voie. Avec
sagesse, il constate: Le but que je cherche, la voie de la
Vérité, il ne me sera jamais possible de l'atteindre avec un
corps d'une telle maigreur. Il quitte donc sa grotte, descend de la colline,et
rencontre une jeune fille du nom de Sujata. Voyant cet homme presque mourant,
elle lui apporte un gobelet de lait et un bol de riz. Il est sauvé.
Physiquement, parce que, peu à peu, il retrouve des forces.
Spirituellement, parce qu'il a enfin découvert ce qu'il va appeler la
voie du milieu. Il repart. Pas bien loin. Suivant le cours d'une indolente
rivière, il atteint le petit village d'Uruvela..
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L'éveil, l'illumination:
- Un peu à l'extérieur, il avise un gros
ficus. Il en fait sept fois le tour et s'arrête à son pied, jambes
repliées, buste bien droit, une main touchant la terre, pour rester en
contact avec elle. Un symbole important: le sage n'est pas coupé de la
réalité. Il demeure là, quasiment sans bouger, durant sept
jours et sept nuits. Il se remémore tous les événements de
son existence.
- Peu avant l'aube du troisième jour, deux
vérités s'imposent à lui:
- - la cause initiale de la misère de l'homme,
c'est le désir,
- - pour changer radicalement le cours des choses,
l'homme doit abolir en lui le désir. Tel est le moyen d'atteindre la
véritable pureté.
- Le septième jour enfin, il s'éveille.
C'est pourquoi on va l'appeler l'Eveillé.
- Il s'agit en réalité d'une
véritable illumination intérieure. D'où son autre nom,
l'illuminé: celui qui a reçu la Lumière. Il éprouve
en plénitude la paix de l'âme. Une grande joie l'inonde.
- Le prince Siddhartha est devenu le
Bouddha.
Monuments à Uruvéra
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Son premier sermon à Sarnath:
- Il ne s'attarde pas plus longtemps au pied de l'arbre
et gagne Bénarès, distante de quelque deux cents
kilomètres. Ayant traversé le Gange sur une barque, il ne reste
pas dans la ville sainte de l'hindouisme. Il poursuit vers le nord, parcourt
une dizaine de kilomètres et atteint la localité de Sarnath. Un
souverain local y a créé un parc des biches, daims et gazelles
vivant en liberté. D'où le nom de parc aux Gazelles, qui figure
dans les textes anciens.
- Le Bouddha y retrouve cinq jeunes gens qui l'avaient
un moment accompagné avant de poursuivre leur route. Ils vont devenir
ses cinq premiers disciples. Il leur dit: Mes amis, si vous suivez mes
conseils, vous trouverez sans tarder la lumière que vous cherchez.
- Comment as-tu fait toi-même pour y parvenir?
lui demandent-ils. Je vais vous l'expliquer. Et il se met à leur parler
longuement, dans ce grand parc ombragé où chantent les oiseaux et
bondissent les gazelles. Ces paroles, que les cinq jeunes gens ont
soigneusement notées, vont entrer dans le corpus des textes fondateurs
du bonddhisme sous le nom de Sermon de Sarnath. On l'appelle parfois le Sermon
de Bénarès. Une véritable ville monastique va naître
en ces lieux.
- Détruits au Xllè siècle, au
moment de la conquête musulmane, les monuments, dont il subsistait de
beaux restes, vont être dégagés en 1835, par un
général britannique, sir Alexander Cunningham. Grâce
à lui, Sarnath est devenu un des sites archéologiques les plus
importants de l'Inde bouddhique.
Les monuments édifiés à Sarnath
- A Sarnath, le Bouddha vit sûrement un certain
temps, plusieurs mois, peut-être plusieurs années puisque, quand
il part, la communauté compte environ une soixantaine de membres. C'est
alors un homme d'une quarantaine d'années. Il va consacrer à la
prédication tout le temps qu'il ne passe pas en méditation. Une
prédication itinérante. On ne compte pas les villes et les
villages de l'Inde du Nord, où il s'arrête, parle à des
auditoires attentifs et, si des postulants se présentent, fonde une
communauté. La plus importante est celle de Nalanda au Bihar, où
nait une véritable cité monastique qui, par ses dimensions,
ressemble à l'un de nos campus universitaires et, par le nombre de ses
membres, à Cluny. Curieusement, on en sait moins sur la vie publique du
maître qu'on n'en a retenu de sa vie cachée.
- A partir de cette étape, il est impossible de
reconstituer un itinéraire, a fortiori de proposer une chronologie.
Toutefois, un grand nombre de textes ont été conservés: ce
sont ceux de sermons que les assistants ont notés au vol ou ceux
d'entretiens familiers avec des disciples. Ces derniers ont tout de suite
considéré que ses paroles étaient un trésor qu'il
ne fallait pas perdre. Pour le préserver, ils ont utilisé les
moyens dont on disposait à l'époque: un poinçon pour
graver les phrases sur des tablettes de terre cuite, ou un pinceau pour
écrire sur des feuilles de talipot, ce palmier qu'on utilisait dans
l'Asie du Sud-Est comme le papyrus en terre d'Egypte.
- Pendant près de quatre décennies,
jusque 478 avant J-C. environ Bouddha parcourt des milliers de
kilomètres, à raison dune vingtaine par jour. Il ne s'interrompt
que pendant la mousson, qui rend les chemins impraticables et les cours d'eau
infranchissables. Cette période devient aujourd'hui la carême
bouddhique qui dure trois mois.
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Retour au source
- Pendant quarante ans, Bouddha dispense son
enseignement. Enfin, à l'approche de sa quatre-vingtième
année, il décide de repartir vers le nord. Si
détaché qu'il soit, il aimerait revoir son pays natal. Il
souhaite retrouver ceux des membres de sa famille qui sont encore en vie: sa
femme peut-être, son fils sans doute, peut-être les enfants de son
fils s'il s'est marié. Celui qui fut le fringant prince Siddhartha n'est
plus qu'un vieillard épuisé, qui se traîcine sur les
chemins en s'aidant d'un bâton. De violentes douleurs lui
déchirent les entrailles. La dysenterie amibienne, dont il souffre
depuis quelque temps, s'aggrave soudain quand il atteint Kushinagara, à
une centaine de kilo-mètres du royaume de ses ancêtres. Tremblant
de fièvre, vidé par la diarrhée, il s'arrête. On
tente de le soigner.
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La mort du maître:
- Trop fatigué, il demande qu'on le transporte
jusqu'à l'orée de la forêt. On l'assied, dans la position
du lotus, entre deux grands arbres. Il parle brièvement aux disciples
qui l'ont accompagné jusqu'ici: le temps n'est plus de les instruire.
Mais il veut les réconforter.
- Chaque homme est sa propre prison, leur dit-il. Mais
chaque homme peut aussi acquérir le pouvoir de s'en évader... Ne
cessez pas de lutter. Ce sont ses derniers mots. Il se couche sur le
côté droit et s'abime dans une profonde méditation. Au bout
d'un moment, il s'endort doucement. C'est, nous disent les textes anciens le
jour de la pleine lune du mois de Visahakha et c'est le même jour
où il est né à Lumbini.
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La cérémonie funéraire:
- Le corps du défunt est lavé, oint d'une
huile parfumée, poudré d'aromates et enveloppé dans
plusieur linceuls. Il reste exposé pendant sept jours, tandis que se
succèdent les processions avec musique, danses, offrandes de fleurs et
encensements.
- A l'endroit où le Bouddha s'est éteint,
on va édifier un temple, connu aujourd'hui sous le nom de temple du
Nirvana.A l'intérieur,on a placé une énorme statue
couchée du maître. Taillée dans le grès, elle
mesure 6,10 mètres. Le corps repose sur le côté droit, la
main posée près de la tête, la paume tournée vers le
haut, avec une roue de la Loi gravée dans cette paume. Le visage est
d'une sérénité admirable. Quand se sont achevées
les cérémonies funèbres, le corps a été
transporté à un kilomètre de là. Dans un
pré, à proximité d'une petite rivière, a
été préparé le bûcher de la crémation.
Temple Mahaparinirvana à Kuchinagar
Nirvana,
Nippana:
- Il quitte ce monde en Bienheureux. Par sa mort,
Bouddha atteint la délivrance suprême: le nirvana. L'extintion
totale, le domaine de l'infinité de conscience, est l'expression du
triomphe de l'éveil, enfin libéré dans des affres de la
vie.
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