LE BOUDHISME AU LAOS
1. Bouddhisme, religion d'état:
Le premier monaque de Lane Xang, Fagnum, fut l'inspirarteur du bouddhisme comme religion d'Etat, en acceptant le bouddha d'or "Pha Bang" des mains de son beau père khmer. En 1356, il fit construire un vat à Muang Sua destiné à abriter ce fameux bouddha.
Mais le développement du bouddhisme fut relativement lent, même en plaine, car la population était encore très attachée au culte des esprits ou des phi. Le roi Setthathirath, qui régna sur le Lane Xang de 1548 à 1571, tenta de faire de Vientiane un centre régional bouddhiste, mais il fallut attendre le règne de Soulignavongsa, au milieu du XVIIè siècle, pour que la religion soit enfin enseignée dans les écoles, tradition qui s'est maintenue depuis.
2. Bouddhisme théravada ou le petit véhicule:
Comme l'école du Sud s'est efforcée de préserver le Theravada ou de limiter ses doctrines aux seuls canons codifiés par les premiers bouddhistes, le nom d'Hinayana ou Petit Véhicule lui a été donné. L'école du Nord, Mahayana ou Grand Véhicule, respecte les premiers enseignements, mais considère sa doctrine comme plus complète car mieux adaptée aux besoins des fidèles.
3. Les trois principes de base du Bouddhisme théravada:
Qui a compris l'anicca sait qu'aucune expérience, aucun état d'esprit, aucun objet physique ne dure. S'accrocher à l'expérience, à l'état d'esprit et aux objets en changement constants ne sert qu'à créer le dukkha ( khouame thouk en lao ). L'anatta consiste à comprendre que, dans un monde en changement constant, on ne peut en désigner aucune partie en disant: "C'est moi", "c'est Dieu", "c'est l'âme".
Ces concepts, dégagés par Siddhartha Gautama au VIè siècle av. J.-C., s'opposaient directement à la croyance hindoue en un moi et très individualiste; c'est pourquoi le bouddhisme fut d'abord considéré comme une "hérésie" par rapport au brahmanisme indien. Pour parvenir à cette vision du monde, le prince indien Gautama s'est soumis à de longues années d'austérité.
L'Octuple Sentier (atthangika-magga) comprend les huit
éléments suivants :
- La compréhension juste
- La pensée juste
- La parole juste
- La conduite corporelle juste
- Le mode de vie juste
- L'effort juste
- L'attention juste
- La concentration juste
Ces huit éléments font partie de trois "piliers" de
pratique différents :
-la morale ou sila (3 à 5), la concentration ou samadhi (6 à 8)
et la sagesse ou pañña (1 et 2). Egalement appelé Voie du
Milieu, parce qu'il évite à la fois l'extrême
austérité et l'extrême sensualité, le Sentier est
censé être suivi par étapes successives selon certains,
tandis que d'autres affirment que les piliers sont interdépendants.
5. But Ultime du Bouddhisme Théravada:
De nombreux Lao ont le sentiment d'être indignes du nibbana. En nourrissant les moines, en apportant des offrandes aux temples et en se rendant régulièrement au vat local, ils espèrent améliorer leur sort, c'est-à-dire acquérir suffisamment de "mérite" (punha en pali, boun en lao) pour éviter la réincarnation ou au moins réduire le nombre de renaissances. Cette recherche du mérite (hét boun) est une activité sociale et religieuse importante.
La quasi-totalité des bouddhistes lao, et même certains non bouddhistes, admettent le principe de la réincarnation, la théorie du kamma (en pali) ou karma (en sanscrit) (kam en lao) est par ailleurs très bien exprimée dans ce proverbe lao : "hét di, dai di ; hét sua, dai sua"- "Faites le bien et vous recevrez le bien ; faites le mal et vous recevrez le mal".
6. Trilatna ou Trois Merveilles:
7. Pratique du bouddhisme à la laotienne:
[ retour ] | [ Accueil ] |