VIE, COUTUMES ET TRADITIONS


La stratification ethnique complexe du Laos signifie que, lorsqu'on parle de culture lao, on ne fait en réalité référence qu'aux seuls Lao loum ou Lao des plaines, qui ne représentent qu'à peine plus de la moitié de la population du pays. En effet, c'est la culture des Lao loum qui prédomine dans les villes et villages de la vallée du Mékong, c'est-à-dire dans la partie occidentale du Laos, de Houeisai à Champasak. Mais au niveau officiel, on admet que les coutumes pratiquées par les Lao loum représentent la culture nationale.

Sommaire

1. Langue
2. Religion
3. Le culte des esprits
     3.1 Les phis ou génies
     3.2 Les trente deux âmes (khouane)
     3.3 Les devins
     3.4 La cérémonie de Baci
4. Naissance, Mariage et Mort
5. Musique, Chant et Danse
     5.1 La musique
     5.2 Le chant
     5.3 La danse
6. Les fêtes ( Boun )
7. Littérature
8. Costume
9. Vie quotidienne
10. Gastronomie et l'art culinaire
11. Traditions des ethnies minoritaires
     11.1 Fête chez les Hmongs
     11.2 Croyances chez les Ikos
     11.3 Habitation chez les Hmongs
     11.4 Habitation chez les Yao
     11.5 Maison et son organisation chez les Yao

1. Langue:

La langue officielle est le lao, langue de l'ethnie majoritaire, des "Lao loum" ou lao des plaines ou encore des Thai lao. Elle compte 6 tons, 33 consonnes et 28 voyelles et l'écriture est curviligne. L'écriture commence de gauche à droite et de haut en bas. Le lao est également parlé dans plusieurs provinces du Nord-Est de la Thailande dont la population avait l'origine laotienne.
Les autres langues sont dialectes des groupes ethniques minoritaires, comme les Hmong, Ko, les Môn-khmers dans la partie sud du pays.
Malgré l'existance de nombreux dialectes locaux, le Lao tel qu'il est écrit et parlé à Vientiane s'est particulièrement imposé comme langue véhiculaire dans tous les groupes ethniques du pays. Naturellement accents et vocabulaires varient en fonction des régions, notamment entre le nord et le sud, mais le parler de Vientiane est compris quasiment partout.

Toutes ces prononciations font partie de la branche Thai de la famille linguistique thai-kadai et sont très proches des langues parlées en Thailande.

==> Le détail sur: LA LANGUE ET LES ECRITURES LAO

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2. Religion:

Au cours de son histoire, le Laos a connu plusieurs religions. Ainsi jusqu'au 13è siècle le çivaïsme Mahayana fut pratiqué au temple de Vat Phou à Champasack. Le bouddhisme mahayana eut des adeptes à l'époque khmère et le culte de Phi Muong (génie du sol) fut à l'honneur lors de l'arrivée des Thais.
Le premier monaque de Lane Xang, Fa Ngoum, fut l'inspirateur du bouddhisme comme religion d'état, en acceptant le statut de bouddha "Prabang" offert par son beau père khmer.
Aujourd'hui, environ 60% de la population laotienne pratique le bouddhisme. La plupart sont des "lao loum". D'autres religions comme le catholicisme et l'islamisme sont également pratiquées, en général par des étrangers. Les "lao soung" et les "lao-theung" sont en général animistes.
Le bouddhisme est très important au Laos, où il imprègne la culture et la vie quotidienne. Il s'agit du bouddhisme du Petit véhicule, comme en Thailande et au Cambodge, un bouddhisme ouvert et tolérant, très marqué par l'hindouisme. Les robes safran, de couleur or ou orange, des moines sont une constante du paysage laotien.

==> Le détail sur: LE BOUDDHISME AU LAOS

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3. Le culte des esprits:

3.1 Les Phis ou Génies:
Il y a au Laos une survivance des coutumes animistes, c'est le culte des esprits pratiqué notamment chez les ethnies minoritaires et le culte des génies (phi) qui a survécu à l'essor du bouddhisme. Ce culte des phis que le roi Phothisarath essaya vainement d'interdire au XVIème siècle, a été condamné par le gouvernement mais est encore très pratiqué car les ethnies laotiennes perpétuent des rituels qui remontent à l'aube des temps. Dieux de la forêt et de la montagne, du jour et de la nuit, esprits du ciel et du feu, génies des morts continuent à se dresser face au Bouddha.

Les phi vivent dans les arbres, les roches et les collines. Chaque village, chaque province, possède ses gardiens de frontières, les lokapâla, (qui sont quant à eux des personnages parfaitement reconnus par le bouddhisme officiel) et est d'autre part placé sous la protection des phis dont le bouddhisme a assimilé les principaux.

Les bons génies veillent à la prospérité du pays et de ses habitants. Ils sont célébrés chaque année lors de la lunaison (intervalle entre deux nouvelles lunes) de mai à juin, avant le début de la saison des pluies. Survivance de cultes antiques, ces fêtes ont pour but de s'assurer les bonnes grâces des puissances dont dépendent les récoltes.

En dépit de son interdiction officielle, le culte des Phi (génies) demeure très répandu. La pagode "vat Si muong" de Vientiane témoigne de la survivance de cette dévotions pour le génie. En effet, la principale sculpture du temple n'est pas un bouddha, mais le "lak muong" (pilier de la ville), censé abriter le génie protecteur de la ville. Chaque année, on y fait des offrandes.


3.2 Les trente deux âmes (khouane):
Les Laotiens ont Trente-deux âmes. Il y a une âme dans chacune des 32 parties du corps. Les âmes ont tendance à folâtrer dans la nature au risque de se faire avaler par des phi. Les moindres événements peuvent provoquer la fuite des âmes (maladie, choc psychique, départ ... ) il convient donc de procéder à une cérémonie de rappel des âmes. Cette cérémonie est appelée "Sou Khouane" ou Baci.

==> Le détail sur: LES TRENTE DEUX AMES
==> Le détail sur: CEREMONIE DE SOUKHOUNANE


3.3 Les devins:
Extrêmement superstitieux, les Laotiens consultent fréquemment les devins qui sont parfois des bonzes, des ermites ou des médiums. Certains ont un pouvoir colossal. Ils peuvent réconcilier les amants désunis, chasser les démons, rompre des envoûtements, transformer l'être le plus disgracieux en une sorte de Casanova. D'autres peuvent disparaître à volonté, se rendre invisibles ou dévoiler l'avenir.


3.4 La cérémonie de baci:
Les laotiens célèbrent également la cérémonie de soukhouane ou baci qui devient une pratique nationale. Le but de cette cérémonie, dirigée par un vieux sage choisi comme officiant, est d'effectuer le "rappel" des âmes (khouane) de notre corps. Chacun de nous, possède une âme dans chacune des 32 parties de son corps. Ces 32 khouanes de nos corps ont tendance à se disperser dans la nature. On les rappelle afin qu'elles ne nous fassent pas défaut. Le sage, après avoir rappelé les 32 khounes, attachent au poignées les fils de coton blancs afin de les retenir.
Aujourd'hui, le baci devient une cérémonie intime qui marque tout événement de la vie: mariage, départ ou arrivée des hôtes ou des amis, naissance etc..


Cérémonie de baci ou Soukhouane

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4. Naissance, Mariage et Mort:

Des rites très particuliers, mêlant bouddhisme et animisme, règlent ces trois événements qui marquent la vie d'un laotien. Les laotiens croient à la réincarnation.

La naissance, comme la mort, est un événement très important. Le nouveau-né est protégé pendant 3 ou 4 semaines par des talismans et un objet symbolisant le sex et placé sous sa couche, afin de lui porter bonheur. Cette période est appelée "You deuane ou You Kam". Généralement, un mois après la naissance, on organise une cérémonie de soukhouane, appelée "Ork deuane", sortie de "You deuane".

Le mariage est toujours célébré autour d'un grand soukhouane et précédé par une sorte de petites fêtes de préparation qui dure 2 ou 3 jours. Cette préparation est appelée "Oun dong" et a lieu chez la mariée. La cérémonie de soukhouane se passe également chez la future mariée. Le futur marié, accompagné de ses parents et amis, doit parlementer et offrir de cadeaux avant de franchir la porte. Le futur marié doit également apporter une dot plus ou moins importante suivant sa situation et la négociation préalable avec la famille de la future mariée.

Enfin, la mort est un dernier événement important. Pendant plusieurs jours avant la cérémonie funéraire, la maison mortuaire est déclarée "maison heureuse" ou " heuane di". Parents et amis boivent, jouent aux cartes le jour et la nuit, parfois ils chantent et dansent. Le costume de deuil est de couleur blanche, symbole de pureté. La toilette funèbre terminée, on revêt le corps de 2 habits, dont le premier, celui de la mort, à l'envers. Cette dualité symbolise le cycle éternel de la naissance et de la mort. On introduit, parfois, dans la bouche une pièce d'or, afin qu'il puisse vivre parmi les esprits.

==> Le détail sur: LA NAISSANCE
==> Le détail sur: LE MARIAGE
==> Le détail sur: LA MORT CHEZ LES LAO LOUM
==> Le détail sur: LA MORT CHEZ LES HMONGS

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5. Musique, Chant et danse:

5.1 La musique
Au Laos, la musique est un véritable langage spontané et d'amour, le chant est un mode de vie. Il y a quelques temps encore, nos grand parents échangent en chansons leurs propos galants, en termes recherchés et poétiques. La coutume des cours d'amour est délaissée aujourd'hui, mais on peut assister encore dans certaines circonstances, notamment pour le nouvel an "Pi may" à Luang Prabang.
les instruments de musique lao sont très variés. les plus remarquables sont:
-le Khong seng, tambour qui rythme les marches traditionnelles;
-le khong vong, batterie de gongs disposée en fer à cheval;
-le so, violon;
-le ra nat, xylophone;
-le khène, en fin, le plus connu, sorte d'orgue à bouche en roseau.
Le khène comporte sept paires de roseaux de différentes longueurs, et qui peut atteindre jusqu'à 2 mètres. Son timbre est très particulier. Il permet des accords. Il peu être utilisé seul ou accompagné d'autres instruments. Le khène est véritablement l'instrument nationale laotien. On dit souvent que celui qui habite une maison sur pilotis, mange le riz gluant "khao niao" et joue du khène, est un vrai laotien.

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5.2 Le chant
Le Laotien chante tout le temps. Mélancolie, insouciance, tristesse, joie constituent la trame de ces chansons improvisées, souvent à base de contrepètries. Dans ces joutes poétiques, la cour d'amour se mêle à l'anecdote sociale et à l'allusion politique. L'improvisation poétique est une tradition laotienne. Elle est raffinée en ville où les chanteuses professionnelles profitent de la liberté poétique pour dire aux puissants notables certaines vérités, bon enfant dans les villages, à l'occasion des fêtes, des moissons et lorsqu'un jeune homme fait la cour à une jouvencelle. Alors, ce chant fait de questions et de réponses devient un jeu où les protagonistes cherchent à mieux se connaître.

La rythmes les plus populaires sont le "khap thoum" de LuangPrabang, le "khap Ngum" de Vientiane, le "lam khonsavan" ou le rythmé et populaire "lam tanvay" de Savannkhet, le "lam saravan" de Saravan et le "lam sithandon" de Khong.
Le lam se présente sous forme de longues joutes vocales improvisées où le parti des hommes rivalise avec celui des femmes. Aujourd'hui, fascinés par la télévision, les jeunes essayent d'imiter les groupes rock thais ou internationnaux.

==> Le détail sur: LES CHANSONS LAO

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5.3 La danse
Pendant longtemps, la danse traditionnelle a fait partie de l'éducation des jeunes filles de la haute société laotienne. La danse classique laotienne, où se mêlent harmonieusement pantomine et danse est un art traditionnel qui réclame une infinie patience. Un des thèmes principaux est le ramakien bouddhiste dansé par 22 danseuses (Nak-khala). L'éloge du jour est une danse venue de l'Inde comme les religions et la culture. D'autres danses s'inspirent de la nature comme le dok champa, l'éloge de la fleur de frangipanier.

Dans la nouvelle école Nationale de Musique et de danse (Ban Noun Phaphao Thong) se répètent sans fin les mouvements millénaires. Composé d'un khène et de deux khong-vong, l'orchestre joue indéfiniment une mélodie jusqu'à ce qu'une jeune fille maquillée de blanc, aux lèvres rouges et aux yeux soulignés de noir, se dresse, étende les bras, déplie les doigts selon une des 68 postures aux noms poétiques qui s'enchaînent avec grâce.

Les mouvements de la danseuse s'imbriquent en figures subtiles. Priorité est donnée à l'arabesque, au détail ornemental. Les gestes s'enroulent comme les flammes, comme des lianes. La danse est demeurée un art de cour. Ses mouvements obéissent à un rituel fixé depuis des siècles. Rien n'est laissé à la libre interprétation. Les costumes sont magnifiques pour recréer la somptuosité des vêtements princiers. Les danseurs doivent être jeunes et beaux pour être dignes d'incarner les dieux. Si autrefois les Laotiens dansaient pour les rois et pour les grands ancêtres Pou Ngeu et Nga Ngeu, aujourd'hui la plupart des cérémonies en l'honneur des phi comportent des danses : danses de médium, danses de possession, danses de la fête des fusées pour implorer la pluie, danses des serpents et de la pierre pour la fécondité du sol.

La danse la plus populaire qui caractérise la tradition laotienne est le "Lam vong" ou danse en rond. Les hommes et les femmes évoluent face à face et forment un cercle autour de la piste. Les mains seules bougent, tandis que l'on marque le rythme d'un pied sur l'autre.
C'est la danse qui entraîne tout le Laos. La danse des "trois tribus" ou "danse de l'amitié" qui réunit Lao Theung, Lao Soung et Lao Loum.

Comme dans les pays voisins ( Thailande et Cambodge) la danse ramayana appel?"Pha Lak Pha Lam" est tr? connue pratiqu? pendant le nouvel an Pimay lao. Surtout ?Luang Prabang avant 1975 dans le palais royal. Elle a ??interdite pendant un certain temps et depuis quelques ann?s elle est autoris? ?nouveau. La l?ende "Pha Lak Pha Lam" prend une part tr? importante dans la litt?ature lao (voir aussi litt?ature).

==> Le détail sur: DANSE RAMAYANA

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6. Les fêtes ( Boun ):

Au Laos, la fête a gardé tout son sens. De très nombreuses manifestations, tant profanes que religieuses, rassemblent Laotiens de toutes origines dans un même élan, une même convivialité. Les fêtes, il y en a toute l'année, et le Laotien y donne libre cours à sa bonne humeur naturelle, oubliant provisoirement ses soucis. Chaque occasion de la vie, naissance, mariage, enterrement, est prétexte à faire un boun, une fête. Kermesse de pagode ou de quartier, carnaval parfois, le boun couvre une signification très large. La fête est pour le Laotien un des moyens d'acquérir des mérites, ce qui est une philosophie bien sympathique. Les fêtes laotiennes, mis à part quelques échéances internationales ou liées au calendrier grégorien, comme la fête nationale le 2 décembre, sont des fêtes lunaires, essentiellement à caractère religieux. Seule la fête de Pimay (nouvel an) est de définition solaire, ce qui explique qu'elle soit fixe dans le calendrier grégorien. Les fêtes tombent toutes (sauf Ho Khao Padap Dine) les jours de pleine lune, sans doute pour faciliter, jadis, les déplacements nocturnes d'un village à l'autre.

==> Le détail sur: LES FETES ET LES RITES

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7. Littérature:

De toute la littérature classique lao, le Pha Lak Pha Lam, version locale de l'épopée du Ramayana, est le récit le plus connu et le plus influent de la culture lao. Le texte original est parvenu au Laos il y a environ 900 ans sous forme de bas-reliefs en pierre que l'on peut voir au Vat Phu Champasak ainsi que dans les autres temples antérieurs à la période d'Angkor, construits par les Khmers dans le sud et le centre de l'actuel Laos.

Il est possible qu'il ait également été transmis par la tradition orale et par des écrits. En tous cas, les Lao ont fini par élaborer leur propre version, fort éloignée de l'originale et du Ramakian thailandais. Le thême central a néanmoins été conservé : le beau et vertueux Rama (Pha Lam en lao) est abandonné par sa femme Sita ( Si da ), séduite par le vilain Ravana. Les Lao ont enjolivé le Ramayana, donnant beaucoup plus de détails sur la vie du terrible Ravana et de sa malveillante femme Montho.
Comme le suggère la présence de son nom dans le titre lao, Laksana (Pha Lak), le frère de Rama, joue également un rôle plus important dans cette version.
Différentes tribus thaï du Laos se sont également approprié cette histoire. Dans la version thai-lu, par exemple, Rama est en fait une incarnation de Bouddha et Ravana est apparenté à Mara ( l'équivalent de Satan dans la mythologie bouddhique ).
Egalement issus de la tradition indienne, on trouve de nombreux jataka (sa-dok en lao) décrivant la vie du Bouddha. La plupart des 547 jataka que compte le tripitika pali (textes canoniques rédigés à l'origine à Ceylan) et qui correspondent chacun à une vie antérieure différente, ont été repris mot pour mot en lao. Une série de 50 écrits apocryphes, reposant sur les légendes lao-thai de l'époque, y ont été adjoints par les érudits pali de Luang Prabang il y a 300 ou 400 ans.
L'un des jatakas les plus populaires au Laos est un ancien texte d'origine pali, connu sous le nom de Mahajati ou Mahavessandara (Mahaa-Vetsandone ou Pha Vet en lao), qui relate l'avant-dernière incarnation du Bouddha. On en trouve de nombreuses illustrations sur les murs intérieurs des sims, ou chapelles d'ordination, des monastéères lao.
Neuf autres jatakas sont également largement représentés : le Temiya, le Mahachanaka, le Suwannasama, le Nemi-raja, le Mahasotha, le Bhuritat, le Chanta-kumara, le Nartha et le Vithura. Avant l'introduction de l'imprimene par les Français, les manuscrits lao étaient fabriqués à base de feuilles de palmier ou d'autres fibres naturelles brutes et reliés à la main. Ces manuscrits sont aujourd'hui conservés dans les monastères bouddhistes, davantage comme objets d'art et rarement utilisés pour la lecture. Le papier saa est exclusivement réservé au marché touristique.

==> Le détail sur: DANSE RAMAYANA

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8. Costume:

Un bon Laotien porte plusieurs éléments du costume traditionnel au cours des cérémonies et célébrations. Les hommes arborent en effet le pha biang ou grande écharpe portée sur l'épaule, tandis que les femmes préfèrent, outre une écharpe similaire, un chemisier collant au corps et un pha nung ou sarong appelé Sinh. Dans la vie quotidienne, les hommes délaissent les vêtements traditionnels pour la chemise et le pantalon. L'idéal recherché est la discrétion et la netteté.
On aime les cheveux courts et propres.
Les femmes, de leur côté, doivent porter le pha nung tous les jours, sauf si elles pratiquent un sport ou une profession imposant un uniforme. Si les femmes d'autres ethnies, en particulier les Chinoises et les Vietnamiennes en milieu urbain, ne portent pas quotidiennement le Sinh, elles ont tout intérêt à le mettre quand elles se rendent dans une administration, sans quoi elles risquent fort de voir le préposé refuser de répondre à leur demande.

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9. Vie quotidienne:

Le véritable noyau de la société est traditionnellement la famille. C'est en famille que l'on travaille, c'est la famille qui fait vivre, c'est aussi en famille que l'on se bat et même que l'on fait de la politique. L'élite elle-même n'est pas une élite d'individus, mais bien de familles entières, dont les membres s'entraident du haut en bas de la hiérarchie, jusqu'au petit cousin pauvre de province qui sert d'homme à tout faire dans la maison.
La femme tient à l'intérieur de la famille, mais aussi dans la société, un rôle important. Il y a moins de femmes illettrées que d'hommes, et elles constituent presque 60 % de la population. Son statut a toujours été relativement privilégié. Si l'homme reste toujours le seigneur et maître, la femme peut travailler hors de chez elle. Elle est très présente dans l'administration, y compris dans des postes élevés.
En ce qui concerne son statut légal, elle n'hérite généralement pas de la terre, mais de tous les autres biens. La relation de parenté n'est pas unilinéaire ou cognative (consanguine), mais établie par classe d'âge. Pour les biens mobiliers, une règle absolue existait naguère : ce n'était pas l'aîné, fille ou garçon, qui était le légataire, mais la benjamine. Engénérale, c'est la plus chouchoutée de la famille. On trouve encore aujourd'hui des exemples de cette coutume, même parmi les laotiens expatriés.
La maison est traditionnellement sur pilotis, bâtie en bois. A l'étage, prolongé d'une terrasse, vit la famille, dans une ou plusieurs pièces séparées par des roseaux tressés. En dessous se trouve le métier à tisser, les animaux. La journée, fortement marquée par le rythme des saisons, varie peu.
Elle commence à l'aube, à la ville comme à la campagne, par la quête des bonzes. Puis la famille éclate. Les enfants vont à l'école, la mère vaque aux tâches ménagères ou va au marché. L'homme se livre aux travaux de saison, la période des pluies ‚tant celle de la plus grande activité. il laboure, à l'aide d'une charrue rudimentaire tirée par un buffle, la rizière familiale, de l'eau jusqu'aux genoux.
Puis il faut ensemencer. Le repiquage du riz, comme la moisson, réunit toute la famille, et même les voisins. On va ainsi d'une rizière à l'autre, courbé sur l'eau boueuse, enfoncé à mi-jambe, en échangeant des plaisanteries ou les potins du village.
La saison sèche est mise à profit pour réparer et embellir la maison, pêcher, ou se livrer à un petit artisanat. Les femmes surtout, pour qui c'est la grande période de tissage. Il faut aussi construire ou réparer le vat, préparer les fêtes. Après le déjeuner, la sieste est de rigueur. La chaleur passée, la jeune fille (phousao), la taille serrée dans son sin (robe) de coton, se rend au puits chercher de l'eau.
Au crépuscule, le travail fini et les animaux à l'abri, hommes et femmes descendent à la rivière pour leurs ablutions. C'est ainsi que la majorité des laotiens mènent leur vie quotidiennement.

A la ville, c'est un peu différent. A l'heure de sortie des bureaux, Vientiane connaît une circulation intense : vélos, scooters et motos chargés de quatre ou cinq passagers, cyclo-pousses, voitures privées et de service se côtoient, mais dans le calme et la bonne humeur. Le soir, tandis qu'à la campagne les lampes-tempête s'allument, la capitale s'anime. Dans le quartier chinois du centre, où se trouvent plusieurs cinémas, nombre de restaurants de soupe de vermicelle et des magasins divers restent ouverts tard.
Les cafés et dancings ont éclos un peu partout. Dans la cour d'un vat, est parfois organisé un boun traditionnel, avec orchestre, danses en rond, stands de riz gluant sucré et de brochettes de poulet grillé.
Une ambiance chaleureuse, quelquefois un peu arrosée. La télévision, de plus en plus, envahit les foyers, et la plus modeste maison, dans les villes et villages électrifiés, a son poste. A Vientiane, beaucoup ont la télévision couleur, et on voit le soir des attroupements fascinés regarder les programmes de la télévision thailandaise. La vidéo aussi connaît un grand succès, et le Lao découvre sa propre image avec une joie naïve.
Le Laos n'a connu ni les problèmes du Cambodge (génocide) ni ceux du Vietnam (surpopulation, embargo, etc.). Il est le pays où la vie est la plus simple et la plus décontractée. Le laotien, en bon bouddhiste du Petit Véhicule, vit sa vie et vous laisse vivre la votre.

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10. Gastronomie:

La cuisine laotienne est très caractéristique. Elle se distingue de celles des pays voisins d'une part en ce qu'elle n'est pas influencée par la cuisine chinoise, d'autre part par l'abondance et la variété des herbes aromatiques employées. Une autre caractéristique est qu'elle n'utilise comme matière grasse que l'huile de noix de coco. Elle est long à préparer.
Les herbes, sans lesquelles un plat laotien perd toute sa personnalité, sont très diverses: ciboulettes, coriandres, menthes, certaines lianes et feuilles d'arbustes sauvages etc. Pour plus d'informations, veuillez consulter la rubrique gastrontronomie.

==> Le détail sur: LA GASTRONOMIE ET L'ART CULINAIRE


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11. Les traditions des ethnies minoritaires:

Les rites dont nous avons parlé ci-dessus sont pour la plupart liés à l'ethnie lao. Les ethnies minoritaires ont aussi leurs traditions.

11.1 Fête chez les Hmongs
Les Hmong, chez qui les sorciers sont très influents, pratiquent des rites emprunts de magie noire et de magie blanche. Le nouvel an, qui durant plusieurs jours rassemble un grand nombre de participants en habits de fête, est renommé. Différents jeux s'y déroulent, notamment le jeu de la balle, que se lancent des heures durant jeunes gens et jeunes filles à marier se faisant face.
Un buffle est également sacrifié. A l'occasion de la fête du génie du village, il arrive encore que, suivant la tradition, l'enceinte soit délimitée par un fil de coton blanc, laissant libre la porte d'entrée. L'étranger au village ne doit franchir ni le fil de coton, ni la porte.
Si d'aventure il lui arrivait de passer outre, la coutume voulait qu'il fût sacrifié au génie. On se contente aujourd'hui de lui faire payer une amende destinée à acheter un porc qui sera sacrifié à sa place.


Fête du nouvel an Hmong



11.2 Croyances chez les Ikos
La religion des Iko est un syncrétisme d'animisme et chamanisme, ils vénèrent en particulier les génies de l'eau. Pendant la saison amoureuse, les jeunes garçons et filles à marier partent dans la forêt pour chanter et se rencontrer. Par cette occasion les couples se forment. Si par la suite, la fille tombe enceinte le mariage sera annoncé.

Chez les Iko, la naissance de jumeaux est taboue et considérée comme une manifestation des "phi", l'esprit malfaisant. Le couple doit payer cette "erreur de nature" par une année d'exil, passée à l'extérieur du village.

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